Y a t-il des jeux de filles et des jeux de garçons ?

On considère souvent, qu’un garçon qui joue à des « jeux de filles » est efféminé et inversement qu’une fille qui joue à des « jeux de garçon » est un « garçon manqué ».

C’est un tord, car il est nécessaire de proposer des jouets très différents aux enfants et de les laisser jouer librement. En collectivité, les garçons jouent tout autant à la dinette et aux poupées que les filles qui elles vont s’intéresser aux voitures, circuits de trains et différents jeux de constructions. Cela permet d’élargir leur centre d’intérêt, de se chercher et de construire leur identité, faite toute à la fois d’éléments masculin et féminin.
Jusqu’à trois ans, les enfants des deux sexes s’intéressent aux mêmes jouets et jouent de façons similaires. Ce n’est que vers 3 ans, que l’enfant va prendre conscience de la différenciation des sexes et va avoir tendance à imiter le comportement maternel ou paternel pour « séduire » le parent du sexe opposé (période oedipienne). La petite fille va dorloter sa poupée, en prendre soin, préparer le repas avec sa dinette, tandis que le garçon va jouer aux voitures, aux jeux de ballons…
Les parents, en achetant des jouets fortement « sexués » tendent à renforcer les stéréotypes de comportements dits de filles et ceux dits de garçons, souvent par crainte que les jeux auxquels ils jouent aient une influence sur leur orientation sexuelle future.
Il n’en est rien : le jeu ne détermine en rien l’identité sexuelle des enfants. Gardons en tête que le jeu relève essentiellement de l’imaginaire, loin de toute conception adulte de la réalité. (Pour l’enfant, la petite peluche peut être un dragon, un bateau, un avion…)
Laissons donc l’enfant jouer librement et redonner au jeu sa valeur symbolique, d’exploration, de découverte, d’apprentissage, de socialisation et surtout de plaisir.