Une éducation bienveillante n’est pas une éducation laxiste:

Que ce soit sur la toile, ou sur le terrain je suis trop souvent confrontée à des personnes qui assimilent éducation bienveillante et laxisme parental, parce qu’enfermées dans une vision d’un autre temps, qui consiste à associer « la bonne éducation » au niveau de soumission de l’enfant à ses parents.

Vision éducative régie par une forte autorité parentale (voire autoritarisme) et qui fonctionne sur la peur au travers de règles strictes, de punitions, de réprimandes… le tout bien souvent au mépris des besoins et des émotions de l’enfant. J’ai lu récemment sur un forum, une maman expliquer que rien de valait « une bonne claque » de temps en temps pour se faire obéir par sa fille, de moins de 18mois. Je ne porte évidemment aucune espèce de jugement sur cette personne ni sur toutes celles, qui, par épuisement, manque d’informations, de soutien et/ou par reproduction de leur propre schéma éducatif, exercent ce type de violence, souvent considérée à tord comme ordinaire. Néanmoins, si je ne juge pas les personnes, je juge bien évidemment ces comportements parentaux avec beaucoup de sévérité et je me vois obligée de prendre ma plume pour réaffirmer en grandes et intelligibles lettres que le recours aux châtiments corporels (claques, fessées, bousculades, empoignades, pincements…) ainsi qu’aux cris sont particulièrement DÉLÉTÈRES pour l’enfant et de plus, parfaitement INEFFICACES sur le moyen et long terme (évidemment, sur le moment le parent peut trouver cela efficace, puisque l’enfant tétanisé par la peur, cessera immédiatement son action). Mais cette peur et ce stress engendrés vont empêcher l’enfant de comprendre son erreur, d’apprendre à la réparer et évidemment d’améliorer son comportement. En outre, ces pratiques sont génératrices de colère, d’incompréhension, de ressentiment et altèrent considérablement la confiance de l’enfant envers son parent et envers lui-même.

Alors, lorsqu’on sait que l’élément prépondérant d’une éducation épanouie réside dans la qualité du lien parent/enfant, on peut bien comprendre les effets toxiques de ce type de violences parentales.

« Quand on frappe un enfant, il apprend à frapper. Quand on l’humilie, à humilier. Quand on le respecte, à respecter ».

Qu’est-ce qu’une éducation bienveillante?

C’est une éducation respectueuse de l’enfant qui veille à son bonheur et à son épanouissement. Il s’agit de privilégier l’intérêt et les besoins de l’enfant tout en lui offrant un cadre contenant, sécurisant avec des limites et des repères clairs, qui soient raisonnables et appropriées à l’âge de l’enfant. Par besoins, j’entends besoins physiologiques, d’attachement, affectifs, émotionnels qui accompagnent son développement. C’est une éducation positive qui demande un réel investissement de la part des parents de sorte à pouvoir offrir patience, écoute, empathie, compréhension, soutien et qui nécessite d’accepter de se remettre en question, lorsque cela s’avère nécessaire.

On est donc bien loin de toute forme de laxisme. Le parent « laxiste »sera dans une forme excessive d’indulgence souvent par solution de facilité et/ou par manque de réelle implication. Ce sont souvent des parents qui ont baissé les bras pour une raison ou pour une autre, et qui laissent l’enfant en proie à ses émotions, sans repères ni cadre sécurisant. Des parents n’assumant souvent pas ou plus leur responsabilité de parents…

Pour aller plus loin, je vous invite à consulter mes articles sur « l’attachment parenting » , « la parentalité positive »,  et « le parentage ludique » qui s’inscrivent pleinement dans la dynamique de l’éducation bienveillante.

 

 

 

 

 

 

 

 

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10 Comments

  1. Bravo et merci pour cet article sur l’éducation. Mes enfants sont grands (17 et 20 ans) mais j’ai trop entendu de gens me dire qu’il fallait être plus « ferme » avec eux (entendre : les soumettre). Alors que pour moi il fallait les accompagner dans l’autonomie. Je vais de nouveau être papa en septembre, je serai encore plus conforté dans cette idée.

  2. Salut ! C’est tout a fait de cette manière aussi que je fonctionne. Et c’est comme ça aussi que ma maman m’a élevé.

  3. Pingback: Accueillir et accepter les émotions de son enfant - Debout Ludo, le blog !

  4. Bonjour,

    Jeune maman, c’est avec plaisir que je découvre votre blog et en particulier cet article. Au fur et à mesure de mes lectures concernant la parentalité bienveillante, je mesure les progrès qu’il reste à faire en termes de pédagogie envers les parents et les structures éducatives en général. Je suis désemparée par les débats qui consistent à opposer autoritarisme et laxisme sans considérer qu’il existe une réelle alternative. Je regrette que les progrès des neurosciences et leurs applications concrètes en matière d’éducation ne soient pas davantage mis en avant dans les médias. A mon sens, il en va du bien-être de la société dans son ensemble… Pensez-vous qu’une prise de conscience générale soit possible ?

    • Bonjour A-Claire,

      Je suis parfaitement d’accord avec vous. Je pense qu’il s’agit d’un enjeu majeur de société qui suscite trop peu d’intérêt. Je suis pourtant convaincue qu’il s’agit bien là « des racines du mal » qui gangrènent les sociétés depuis toujours (pour reprendre les mots d’Alice Miller). La répression ne sert absolument à rien, il y a un travail de fond à mener pour accompagner les parents dans l’éducation des enfants qui feront la société de demain. Mais, les résistances auxquelles nous devons faire face sont multiples. Les croyances populaires, religieuses, l’approche psychanalytique de l’enfant, les justifications par l’expérience, l’ignorance et surtout l’incapacité à remettre en question sa propre éducation (culpabilité vis à vis des parents, refoulement, déni) sont autant de facteurs de résistance qui freinent les avancées sur la voie d’une éducation bienveillante. Les progrès dans les neurosciences sont, je pense, une des clés de ce changement de vision sur l’éducation, puisqu’ils permettent une compréhension concrète, objective, indiscutable de cette problématique, sous un angle scientifique. Je pense qu’une prise de conscience est effectivement possible mais sur du long terme. Comme toute évolution, il faudra du temps…
      Je vous recommande deux ouvrages particulièrement intéressants sur le sujet, si vous ne les avez pas déjà lu: « pour une enfance heureuse » de Catherine Gueguen qui reprend justement toutes les avancées des neurosciences, et « la fessé » d’Olivier Morel qui propose un état des lieux sur la violence éducative et offre des réponses permettant de mieux comprendre les résistances auxquelles nous avons à faire fasse, lorsque nous travaillons sur cette problématique.

  5. maman d'ailleurs Reply

    Bonsoir
    J’ai un enfant en bas âge et je suis avide de lectures et recherches sur l’éducation des enfants. Je n’assimile pas l’éducation positive/bienveillante au laxisme, beaucoup de paroles sont pleine de bon sens, cependant ce qui en théorie paraît idyllique s’avère en pratique pas autant positif que ça.. je m’explique : j’ai bien compris le « drame » de la génération de nos parents qui étaient soumis à leurs parents et dont les émotions étaient refoulées, je pense qu’il n’est plus à prouver la nocivité des anciennes méthodes sur le plan affectif. Cependant, j’ai l’impression que les méthodes bienveillantes donnent trop d’importance aux sentiments des enfant, et de ce fait, donnent le droit à l’enfant de se comporter en conséquence, de la légitimité de ses sentiments, ses actes en deviennent autorisés.
    Pour donner un exemple concret, une amie pratique les méthodes dites positives depuis qu’elle a son premier enfant, et depuis la naissance du 2eme (2 ans et demi d’écart) elle a du affronter la jalousie de l’aîné, elle a tout « bien fait » : attention et câlin au grand, le faire participer, detourner ses gestes violents en caresses, elle lui a beaucoup parlé… elle ne l’a jamais blâmé ou mis de côté.. eh bien le grand est très violent avec le petit, et ce quodidiennement, au points d’envoyer son cadet aux urgences, frapper sa mère quand elle allaite.. et j’en passe ! Alors je me demande où est le positivisme ? À force de légitimer la jalousie du grand ne lui a t on pas permis de lui faire subir la violence ? Et que fait on des sentiments du cadet ? Pour ne pas briser le grand dans ses sentiments on laisse le petit s’en prendre plein les dents ? Et est-ce acceptable qu’un enfant de 4 ans frappe sa mère et lui lance des objets au visage (à en laisser des marques) par jalousie ? N’y a t il pas un moment donné une place à une bonne fessée (oui car tout a été essayé : morale punition exclusion affection excuse…) comment cet enfant va comprendre que c’est grave ? Ou alors ça ne l’est pas ? J’aimerais une réponse concrète et une solution à ce genre de problèmes proposées par une professionnelle car moi qui attend un deuxième enfant cela me laisse perplexe ! un autre point qui revient souvent dans les sources de parentalité positive c’est que si l’on frappe un enfant alors on lui apprend à frapper. Ok sur le papier mais ni moi ni mon mari ne frappons notre fils et nous ne nous battons pas mutuellement .. alors d’où vient à mon fils l’idée de me frapper ou de lancer un objet sur son père quand il n’est pas content ? Et ces comportements il faut les comprendre ? Les laisser passer ? Moi j’estime qu’ils ne sont pas anodins.. dernier point : les termes d’éducation positive et bienveillante sont bien jolis évidemment mais à travers ces mots forts de sens on n’en comprend que les autres méthodes sont négatives et malveillantes et cela me gêne fortement.. c’est une publicité qui critique et juge les autres et cela me pose problème .. merci de m’accorder des éclaircissements. Cordialement. Une maman qui, comme la plupart des mamans, est bienveillante ..

    • Aurélie V Reply

      Bonjour, je pose là même question que la dame juste au dessus…
      Cordialement. Aurélie, maman d’un petit garçon de trois ans.

  6. Pingback: Laxisme et choix d’éducation bienveillante – blog2mamans

  7. bonjour.
    je suis tout à fait d’accord avec vous. Je suis passé comme tous les parents par les cris , les punitions , voire des fessées. Mais je sentais que ce n’était pas le genre d’éducation que je voulais donner. Etant un peu excessif 🙂 , je suis devenu formateur en Discipline Positive. Ce mode d’éducation allie bienveillance et fermeté.
    le problème c est qu’au début on a peur de lacher ce qu on nous appris : éduquer avec autorité…mais les enfants ne vont plus nous obéir, ils vont en profiter etc…
    et ben non . Ils vont simplement mieux et comprennent mieux ce qu on leur demande de faire ou ne pas faire.
    crier sur un enfant c est comme vouloir désherber avec du round up. efficace sur l’instant mais nuisible pour la planète à long terme.
    dans l’éducation c est pareil : on gagne sur l’instant, mais on détruit les enfants sur le long terme.
    et non éducation bienveillante ne veut pas dire laxisme. Comme très bien dans le post, c’est une extremité , comme l’autorité : des parents dépassés malheureusement

    Franck auteur du blog http://www.lebonheurenfamille.fr/

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