La parentalité positive

Qu’est-ce que la parentalité positive ?

Il s’agit d’une démarche éducative bienveillante qui privilégie l’intérêt et les besoins de l’enfant. Ce comportement parental vise à élever et responsabiliser l’enfant en lui fournissant reconnaissance, soutien pour lui permettre de s’épanouir et de développer pleinement son potentiel. C’est également une façon de construire une relation positive et harmonieuse avec son enfant (à l’opposé du rapport de force), en lui offrant écoute, empathie, soutien, compréhension, respect de ses émotions et surtout en lui témoignant beaucoup d’amour.

Isabelle Filiozat, psychothérapeute et auteure de nombreux ouvrages sur le sujet présente la parentalilité ainsi: « la parentalité, c’est comment je suis, moi, avec mon enfant ». Et le terme positif comme « orienté vers le positif, le constructif ». Et de préciser que cette approche loin de l’éducation « à la dure » aura pour objectif de réfléchir différemment pour éviter tout ce qui peut faire peur ou honte à l’enfant.

Voici quelques outils pour y parvenir:

  • Eviter tout recours aux châtiments corporels (fessées, claques, empoignades), ainsi qu’aux cris : c’est délétère pour l’enfant, totalement inefficace et contre-productif. La peur et le stress engendrées empêchent l’enfant de comprendre correctement son erreur et d’apprendre à la réparer parce qu’il se sent complètement « tétanisé ». Cela ne contribue pas à le responsabiliser, bien au contraire. Aider l’enfant à réparer ses erreurs sera nettement plus éducatif et constructif pour lui. D’autre part, les enfants imitent leurs parents: taper apprend à taper, crier à crier…
  • Eviter le recours aux punitions et/ou à l’isolement : ceux-ci ne permettent pas à l’enfant d’apprendre de ses erreurs et de réfléchir sur les causes de celles-ci. Il est nécessaire de chercher à comprendre et traiter les causes du comportement plutôt que de se centrer sur les seules conséquences et de les sanctionner. Ce n’est qu’ainsi que l’on pourra espérer une amélioration du comportement.
  • Définir un cadre et des consignes claires qui soient raisonnables et appropriées à l’âge de l’enfant. (L’enfant est un être en construction
  • Eviter de rentrer dans un rapport de force avec votre enfant et ne pas hésiter à user d’astuces ludiques pour résoudre les conflits en douceur et dans la bonne humeur (parentage ludique*)
  • Employer des formulations positives car le cerveau des jeunes enfants ne parvient pas à traiter les messages négatifs. Pour que l’enfant intègre bien l’information que vous souhaitez lui donner, indiquez lui de façon claire: préférez le  « reste près de moi » au « ne t’éloigne pas » ou  « parle doucement » au « arrête de crier » ou encore « reste sur le trottoir » à « ne va pas sur la route »
  • Rassurer et encadrer  l’enfant par la mise en place de rituels quotidiens (repas, coucher, bain…)
  • Se poser toujours la question des raisons sous-jacentes au comportement 
  • Faire preuve d’empathie en accueillant et acceptant les sentiments et émotions de votre enfant plutôt que les nier, puis poser des mots dessus.
  • Faire attention aux mots que l’on emploie lorsqu’on s’adresse à l’enfant (ne pas le stigmatiser, ou le définir à travers son comportement)
  • Eviter de définir l’enfant à travers un trait de caractère et/ou de fonctionnement. (ex : « c’est l’intello de la classe »,   «c’est le rigolo de la famille »)… Le risque étant d’enfermer l’enfant dans un rôle extrêmement réducteur et générateur de frustration.
  • Valoriser l’enfant autant que possible, en mettant l’accent sur ce qu’il parvient bien à réaliser, sur les choses positives. L’encourager et préférez la formulation “tu peux être fier de toi”, plutôt que “je suis fière de toi”, pour qu’il puisse davantage s’approprier ses réussites. “L’encouragement est à l’enfant, ce que l’eau est à la plante”.
  • Rassurer régulièrement l’enfant sur ses sentiments, avec des mots tendre et de gros câlins.  « L’amour n’est pas une récompense, c’est un carburant » (I.Filliozat). C’est certainement le meilleur des outils: le fait de créer de bonnes relations, des liens étroits avec son enfant,  de se montrer disponible et attentif  l’aidera plus naturellement à adopter des comportements appropriés. (Il arrive souvent que les enfants aient tendance à faire des « bêtises » dans le seul but d’attirer notre attention en nous obligeant à réagir et donc à nous occuper d’eux).
  • Ne pas hésiter à se remettre en question et à réfléchir à nos émotions et à notre comportement (souvent hérités de notre propre éducation). Toujours garder en tête que les enfants sont de véritables éponges et que nous, parents sommes leurs modèles.

Je tiens à préciser que le métier de parent est particulièrement difficile et qu’il n’existe aucune recette miracle d’éducation. Il n’y a pas de parents parfaits! Et, ce n’est pas parce que vous partagez d’autres visions éducatives que cela fait de vous un parent moins aimant. Il s’agit ici de proposer des outils efficaces permettant de communiquer différemment avec vos enfants, le tout dans un cadre plus harmonieux et serein pour toute la famille. Mettre en place ce type de comportement parental n’est pas toujours aisé, ni naturel mais en le pratiquant pas à pas, vous ferez non seulement plus de bien à vos enfants mais aussi à vous même…

Pour aller plus loin sur la parentalité positive:

  • Les différents ouvrages d’Isabelle Filliozat (et/ou le visionnage du DVD de formation Weelearn intitulé « la parentalité positive ou comment communiquer différemment avec votre enfant »)
  • Lawrence Cohen « Qui veut jouer avec moi ? » Ed. JC Lattès, sur le parentage ludique. →Voir mon article sur le sujet ICI
  • Catherine Gueguen, « Pour une enfance heureuse » Ed. Robert Laffont

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4 Comments

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  3. Merci pour cette synthèse!… Pour ce qui est de la négation, elle n’est pas non plus comprise par les cerveaux des « plus grands », car comme l’explique Richard Bandler, dans un cerveau pour changer, pour pouvoir comprendre une phrase négative, le cerveau doit d’abord construire une image positive. C’est pour cela que quand on dit « ne pense pas à un singe vert », on ne peut s’empêcher de voir l’image d’un singe vert… C’est ce que je détaille ici: http://www.droledemaman.com/pourquoi-on-ne-doit-pas-dire-mais-a-ses-enfants/

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