Télévision, ordinateur, console, tablette… deviennent souvent une solution de facilité pour les parents. Mais attention ! Les écrans ne sont pas sans dangers pour vos enfants.
Dans un monde de plus en plus tourné vers les nouvelles technologies, nos modes de vie et d’éducation évoluent continuellement et l’enfant est au cœur des débats… De nombreuses questions émergent alors et à juste titre :
Quels sont les effets des écrans sur nos jeunes enfants ? Peuvent-ils jouer un rôle sur le développement de l’enfant ? A partir de quel âge et avec quel type d’accompagnement peuvent-ils regarder la télévision ou jouer aux jeux vidéo ? …
Pour y répondre et nous éclairer sur le sujet, j’ai choisi de m’appuyer sur les travaux du Professeur Serge Tisseron, psychiatre, psychanalyste et docteur en psychologie qui s’est penché sur la question. Il a mené des études sur le rapport des jeunes aux images et aux médias. En 2007 il a lancé une pétition contre la télévision avant l’âge de 3ans (il est à l’origine des messages d’avertissements diffusés sur les chaines destinées aux touts petits). Il est également l’auteur d’un ouvrage intitulé « les dangers de la télévision pour les bébés ».
En 2008, il crée la règle des « 3-6-9-12 » qui signifie :
- Pas d’écrans avant l’âge de 3ans
- Pas de console personnelle avant l’âge de 6 ans
- Pas d’internet accompagné avant l’âge de 9 ans
- Pas d’internet seul avant l’âge de 11/12 ans (entrée en collège)
Précisons évidemment qu’à tout âge, le temps devant les écrans doit rester encadré par les parents.
Pourquoi ces règles ? Quels sont véritablement les risques ?
1- La télévision :
Plusieurs études américaines ont montrés que non seulement la télévision chez les enfants de moins de trois ans ne favorise pas le développement mais qu’elle peut surtout le ralentir. (certaines études montrent que l’enfant qui regarde la télévision développe plus lentement l’acquisition du langage. D’autres ont même mis en évidence que le fait de laisser un bébé jouer dans une pièce ou la télévision reste allumée a des périodes de jeu moins longues. Or, la période de jeu spontanée d’un bébé est le meilleur indicateur de son développement. C’est la raison pour laquelle beaucoup de chercheurs déconseillent de faire jouer un bébé dans une pièce où la télévision est allumée.)
Avant 3 ans, l’enfant a besoin d’interagir avec son environnement que ce soit avec une autre personne ou avec ses jouets qu’il va manipuler. Il va se familiariser avec un espace en trois dimensions, ce qui est fondamental pour son développement. La télévision n’apporte rien à l’enfant car elle n’est pas interactive et place l’enfant dans une position de passivité.
D’autre part, les nombreuses stimulations que perçoit l’enfant qui se trouve face à un écran (images/couleurs/sons) sont inadaptées à son âge parce que trop importantes, et peuvent provoquer une forte agitation interne, et un état de sidération. Le calme apparent qui semble se dégager de votre enfant devant son écran s’avère une apparence trompeuse.
2- La console de jeu (pas avant 6 ans)
Le but étant de ne pas freiner la créativité de l’enfant. Le jeu sur console risque d’entraver le développement de la motricité fine, de la créativité de l’enfant, du plaisir de créer de ses mains, de dessiner, de jouer avec les autres…
3- Internet accompagné à partir de 9 ans
Avant cet âge, l’enfant n’est pas en mesure d’assimiler les risques et les pièges du web. Il est essentiel d’accompagner/d’encadrer l’enfant pour qu’il intègre les grands principes de précautions nécessaires à une utilisation responsable et sans danger d’internet, à savoir que tout ce que l’on poste sur internet part dans le domaine public et y reste éternellement, et que tout ce que l’on y trouve n’est pas nécessairement juste et bon.
4- Internet seul vers 11/12 ans
Ce n’est que vers cet âge et à condition d’avoir bien intégré les règles précitées que l’enfant pourra naviguer seul sur la toile. Cependant un contrôle reste toujours indispensable et l’instauration de règles d’usage également. (Prédéfinir des plages horaires, installer le contrôle parental, et discuter avec son enfant de ce qu’il a fait, cherché, vu, appris …)
En outre, il faut éviter que l’enfant puisse disposer d’un ordinateur dans sa chambre avec une possibilité de connexion nocturne.