La notion « d’Attachment Parenting » a été développée par le pédiatre américain William Sears en 2001, dans son ouvrage intitulé « The Attachment Parenting Book ». Elle est souvent mal traduite en France, sous le terme de « maternage proximal » (il est impossible de traduire littéralement l’expression »attachment parenting »: il faudrait y parler de « parentage » et non de maternage, quand au terme « proximal » il est bien trop réducteur et ne traduit pas la globalité de ce que représente le mot « attachment »en anglais).
L’attachment parenting: qu’est-ce que c’est?
Il s’agit d’une approche éducative basée sur les principes de la théorie de l’attachement (psychologie du développement). Cette théorie, provenant de la rencontre de la psychanalyse et de l’éthologie, a été formalisée par le psychiatre et psychanalyste John Bowlby en 1959. Elle a été influencée, entre autres, par les travaux et les découvertes de Lorenz et Harlow, et par des études sur de jeunes délinquants et enfants hospitalisés.
Cette théorie se démarque de la théorie Freudienne dans le sens où le recours à la mère n’est plus seulement motivé par des besoins corporels: alimentaires et chaleur (relation d’amour de l’objet nourricier), mais par des besoins de contacts sociaux, de proximité, de lien avec celle-ci: « la relation mère-enfant est aussi vitale pour le développement général du bébé que les vitamines et protéines pour le développement physique ». En effet, pour Bowlby, l’attachement se situe au même niveau que les besoins physiologiques pour l’enfant: « L’attachement de l’enfant à la mère n’est pas la seule conséquence des soins reçus, comme le pensent à la fois behavioristes et psychanalystes, mais il se forme sur la base d’un besoin premier, commun à l’animal et à l’humain, et possédant une valeur biologique de survie ».*
Cet attachement permet au bébé de se sentir sécurisé, protégé et en confiance. Il est essentiel à son bon développement, et va influencer la manière dont il va établir ses futures relations sociales. Le bébé peut créer plusieurs liens d’attachement mais il y a nécessairement une figure d’attachement principale, en principe la mère.
La qualité de l’attachement va dépendre de la capacité de la mère (ou, la figure d’attachement) à détecter et répondre rapidement et de façon constante et appropriée aux signaux envoyés par l’enfant pour exprimer ses besoins. En se montrant disponible, cohérent, aimant le parent va permettre à l’enfant de construire un attachement sécure, c’est à dire les bases d’une bonne sécurité intérieure. Différentes pratiques tendent à renforcer ce lien d’attachement comme le portage de bébé, la pratique du cododo, l’allaitement, le jeu…
Il est néanmoins important de préciser que « l’attachment parenting » est une approche, un outil et non un ensemble de règles strictes qu’il s’agirait de suivre à la lettre. A chaque parent de trouver ce qui lui convient le mieux et d’adapter cet outil en fonction de lui, pour interagir et répondre au mieux aux besoins de son enfant.
* Ref: J. Bowlby, Attachment and loss. Vol.1: Attachment, Hogarth Press, Londres 1969.
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